Voyager au Japon, c’est accepter d’entrer dans un rythme différent du sien. Dans ce photo reportage, j’ai voulu montrer ce que l’on perçoit lorsque l’on prend le temps de marcher, d’observer, d’écouter — et parfois simplement d’être là, sans chercher à comprendre tout de suite. Le Carnet du Japon n’est pas une succession d’images touristiques ; c’est une traversée intime, une exploration des gestes et des ambiances qui façonnent le quotidien.
Ce pays offre un contraste permanent : une effervescence urbaine qui côtoie la retenue, des traditions millénaires qui cohabitent avec une modernité assumée, des rites précis qui structurent l’espace tout en laissant place à l’imprévu. Au fil des rues, des gares, des festivals, des marchés ou des temples, j’ai été frappé par ce sens du respect : respect du lieu, de la communauté, du moment.
Photographier le Japon, c’est surtout apprendre à ralentir.
En tant que photographe installé à Metz, ce travail m’a permis de revenir à l’essentiel : regarder le monde comme un territoire de singularités. Là-bas comme ici, chaque personne croisée porte une histoire, un héritage, une façon d’être qui mérite attention. C’est ce qui donne sens à mon approche : raconter l’humain, même lorsqu’il n’est qu’une silhouette parmi d’autres dans une foule ou un passage de métro.
J’aime penser que la photographie est un langage. Les images de ce Carnet du Japon parlent de lumière, de textures, de rythmes, mais elles parlent surtout de relations : la relation d’un pêcheur à son lac, d’un enfant à un cerf, d’une famille à un rite, d’une ville à sa propre mémoire. Elles révèlent la façon dont une culture organise le rapport au monde et à l’autre — avec mesure, délicatesse et une étonnante cohérence intérieure.
Chaque photographie est une rencontre.
Une manière de dire : « je t’ai vu·e, même juste une seconde, et cette seconde a compté ».
En rassemblant ces instants, j’ai voulu créer un carnet ouvert : un espace où l’on peut ressentir, sourire, s’étonner, ou simplement prendre une respiration. Un carnet qui relie Metz aux rues d’Osaka, aux ruelles de Nara, aux gares de Tokyo, aux villages de montagne. Un carnet qui rappelle que la diversité culturelle est une chance immense, un miroir dans lequel on se découvre autrement.
Puissent ces images vous offrir, à vous aussi, un moment de contemplation.
Un détour.
Un dépaysement intérieur.
Et peut-être, l’envie de regarder votre propre quotidien avec le même regard curieux et bienveillant.